Moi aussi, MeToo

Moi aussi, MeToo

J'avais vingt ans

Ce texte m'a paru très fort, aussi je le reproduis avec l'autorisation de son autrice, qui a choisi de le signer d'un pseudo spécifique : Mitou

 

Je ne savais pas grand chose de la vie

Pas grand chose des hommes

Sauf

Qu'ils pouvaient être cruels, brutaux

Qu'ils pouvaient être tendres, gentils

Mais

Dans tous les cas

Je ne voulais rien d'eux

Rien avec eux

Rien de ce qu'ils voulaient

Amour mariage ménage enfants

Dans cet ordre là

Rien, de tout ça je ne voulais rien

 

J'avais vingt ans

Je regardais les femmes

Je rêvais de femmes qui ne rêvaient pas de moi

Des femmes qui ne me renvoyaient qu'insultes et moqueries

Et j'ai compris

Qu'il ne fallait plus rêver d'elles.

 

Alors

Quand l'homme, un homme

N'importe quel homme

Assis à une terrasse à Deauville

Prétendant m'héberger parce que j'avais raté une correspondance

S'est arrêté en pleins champs

M'a dit de descendre de la voiture

M'a dit de m'allonger, de me déshabiller, je l'ai fait.

Je n'ai pas crié

Ne me suis pas débattue

J'ai consenti, oui, j'ai consenti,

Et après, pour n'avoir rien senti,

Ni plaisir

Ni colère

Ni même dégoût

Je me suis excusée

Je

Me

Suis

Excusée

 

Tant d'années plus tard

J'écoute les femmes qui témoignent contre PPDA.

Moi aussi j'ai suivi l'homme.

Moi non plus je ne lui ai pas arraché le sexe

Ni crevé les yeux

Moi non plus je n'ai pas porté plainte

Moi aussi je me suis détestée

Moi aussi, j'y pense encore,

Parfois, souvent,

Tant d'années plus tard.

Moi aussi, MeToo,

 

Mitou

 

JUSQU'A 122 ANS

JUSQU'A 122 ANS

 

Assise devant la fenêtre

Elle regarde passer le temps

Jusqu'à 122 ans peut-être

Pour le record de Jeanne Calmant

 

Elle ne veut plus de leurs piqûres

Ni du coiffeur ni du kiné

Chacun de ces gestes qui n'est

Qu'une illusion pour qu'elle dure

Elle ne dit rien ça les embête

Elle parle aux rideaux au plafond

C'est pas qu'elle perde la tête

Les murs lui parlent elle leur répond

 

Assise devant la fenêtre

Elle effeuille les saisons

Jusqu'à 122 ans peut-être

A la dernière floraison

 

Elle ne veut plus de leurs visites

De leurs sourires endimanchés

Les visages vers elle penchés

Elle ne sait plus qui les habite

Dans l'eau glacée de sa mémoire

Ne surnagent que des fantômes

Un air de musique de foire

La saveur d'un baba au rhum

 

Assise devant la fenêtre

Elle écoute tomber les heures

Jusqu'à 122 ans peut-être

Tourner les aiguilles du malheur

 

Elle ne veut pas jouer aux cartes

Ni manger ce bout de gâteau

Elle reste seule ça la regarde

Qu'on lui dise pas qu'il est trop tôt

Elle voudrait quitter cette chambre

S'en aller courir dans les bois

Qu'il suffise d'éteindre la lampe

Fermer la porte derrière soi

 

Assise devant la fenêtre

Elle regarde tomber les jours

Jusqu'à 122 ans peut-être

Peut-être même... pour toujours

 

Hippolyte

 

Pataugeant dans la boue ou se traînant sur la terre ferme

Hippolyte se croit le plus sexy des pachydermes

De tous ses congénères il est le plus beau le plus gros

Et plus personne ne s'étonne de ses tonnes en trop

 

Certains se moquent de lui et l'appellent l'hyperpotame

Hippolyte les laisse dire sans en faire un hippopodrame

Quand il se voit son reflet dans l'eau il est tout content

Dans la savane il se pavane en chantant :

 

R : L'hippohipohipohipopotame est trop petit

Il n'a pas d'a pada pada pada pas d'appétit

Le pau le pau le pauvre n'a que la peau sur les os

Manque de pot de pot de pot il est bon pour le zoo

 

Mais voilà qu'un dimanche à la sortie de la messe

Il voit passer une belle hippo hippo potamesse

Un visage de madone des yeux de biche un sourire d'ange

Et à l'arrière un petit cul à se rouler dans la fange

 

L'hippo l'hippo l'hippopotame est un timide

Complexé par ses bourrelets et honteux de ses rides

Mais l'hyperpotame il perd il perd il perd jamais son temps

Il fait la cour à son amour en lui chantant

 

 

R : L'hippohipohipohipopotame est trop petit

Il n'a pas d'a pada pada pada pas d'appétit

Le pau le pau le pauvre n'a que la peau sur les os

Manque de pot de pot de pot il est bon pour le zoo

 

Chez les hippo comme partout dans le règne animal

Se maquiller se parfumer c'est le boulot du mâle

Mais Hippolyte a beau battre des cils se déhancher

ça n'a pas l'air d'hyper hyper hyper hypermarcher

 

La belle passe sans un regard Hippolyte se sent bête

Dans sa gangue de graisse bat un coeur de midinette

Il regarde sombrer son reflet au fond de l'étang

C'est en solo qu'il plonge dans l'eau en déchantant

 

 

R : L'hippohipohipohipopotame est trop petit

Il n'a pas d'a pada pada pada pas d'appétit

Le pau le pau le pauvre n'a que la peau sur les os

Manque de pot de pot de pot tout juste bo pour le zoo

 

 

 

 

 

Moralité :

 

Amour oh vil amour que de crimes commis en ton nom

Hippolyte tout penaud si fier de son ventre rond

Finira pas une lippo lippo lippo succion

 

Tout tout tout vous saurez tout sur le virus

LE VIRUS

Afin de nous secouer les puces
Pas gai pas gai
On nous donne des cours sur les virus
Pas gai pas gai
On apprend la vie secrète
Des angoissés d’la bébête
Ou d’ceux qui trouvent leur bonheur à répandre la peur
Un journaliste très empathique
Nous en explique toute la mécanique

Il dit nous allons planter l’décor
Pas gai pas gai
De la fin de notre monde d’abord
Pas gai pas gai
Et sur Facebook et Twitter
Il alerte ses congénères
Quel est ce monstre sacré qui nous fait tous trembler
Et sans hésiter il nous dessine
Le tueur masqué venu de Chine

Tout tout tout
Vous saurez tout sur le virus
Le vrai, le faux
Le laid, le beau
Le dur, le flasque
Qui porte un masque
Le gros touffu
Le p’tit joufflu
L’chinois le russe
Et même le suisse
Tout tout tout tout
J’vous dirai tout sur le virus

Des experts y’en a d’toutes les couleurs
Pas gai pas gai
Des scientifiques jusqu’aux radoteurs,
Pas gai pas gai
J’en ai vu des impulsifs
Qui se méfient des manifs
J’en ai vu des en détresse
Qu’attendent l’heure de la messe
Et ceux qui attrapent des coliques
Privés de gel hydroalcoolique

Y a l’virus qui ferme les écoles
Pas gai pas gai
Celui qui cloue les avions au sol
Pas gai
Qui bloque les entreprises
Et nous interdit les bises
Et si l’on aime son prochain
On lui serre pas la main
Et gare au virus qui aurait survécu
Tapi au fond des réserves de PQ

Tout tout tout
Vous saurez tout sur le virus
Le vrai, le faux
Le laid, le beau
Le dur, le flasque
Qui porte un masque
Le gros touffu
Le p’tit joufflu
L’chinois le russe
Et même le suisse
Tout tout tout tout
Je vous dirai tout sur le virus

Mais v’là que contre cet assassin
Pas gai pas gai
Comme Zorro arrive le vaccin
Si gai si gai
Une piqûre dans le bras
L’virus est fait comme un rat
Il va couiner dans son coin
En serrant ses petits poings
Delta Omicron et toute la clique
A leur tour de sentir la panique

Mais il y a aussi les antivax
Pas gai pas gai
Qui vont nous priver de nos kayakse
Pagaie pagaie
Et condamner nos familles
A des fêtes rikiki
En tablées de petite taille
Au lieu de dindes des cailles
Mais si t’as pas de passe sanitaire
Ta vie s’ra en effet secondaire

Tout tout tout
Vous saurez tout sur le vaccin
L’humide le sec
En lettres grecques
Çui qui touchera un gros chèque
L’indien le prusse
L’nouveau à puce
Le sous-dosé pour les foetus
Tout tout tout
J’vous dirai tout sur la vaccin

 
 

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Trumpie c'est fini

Goguette inspirée de "Capri c'est fini"

 

Nous n'rirons plus jamais

De ses tweets anathèmes

Nous n'rirons plus jamais

Comme durant quatre années

Nous n'rirons plus jamais

Mais ça nous fait pas d'peine

Nous n'rirons plus jamais, plus jamais plus jamais

 

Trumpie c'est fini

Il aura beau déposer mille et un recours

Trumpie c'est fini

Je ne crois pas qu'on le retrouvera un jour

(....)

 

Et en chanson, entièrement réalisé à la maison

 

 

Mis à jour (Lundi, 09 Novembre 2020 08:54)

 
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