Interview exclusivement exclusive de Jacqueline Galant

 

Au lendemain de sa démission, Jacqueline Galant nous a accordé une interview exclusivement exclusive.

 

- Jacqueline Galant, vous venez de présenter votre démission au Roi et au peuple belge, c'est bien l'une de vos premières propositions faisant l'unanimité. Quelques heures après cette décision, comment vous sentez-vous ?

- Comme un avion sans ailes qui entend siffler le train. Oui, je connais la chanson.

 

- Vous allez redevenir députée et reprendre toutes vos activités de bourgmestre à Jurbise. Vous refuserez toujours de construire des logements sociaux, comme la loi vous y oblige, pourtant (1) ?

- Pourquoi pas un centre pour demandeurs d'asile, tant que vous y êtes ? Les lois, c'est nous qui nous les faisons, c'est aux autres de les respecter, ne mélangeons pas les rôles, s'il vous plaît... Moi, bourgmestre, on ne verra pas de gueux dans ma commune. Moi, bourgmestre, Jurbise restera une ville respectable. Mais ce n'est pas pour autant que la hiérarchie sociale ne sera pas respectée. Nous allons investir dans des appartements de luxe, avec cheminées en marbre, fenêtres en cristal et canapés en cuir.

 

- Comme dans les trains, où vous aviez le projet de créer des wagons 1ere classe de luxe avec sièges en cuir... ?

- Certains se sont moqués, mais mon idée de base était en fait que les 1eres classe arrivent à l'heure, contrairement aux secondes. Malheureusement, selon des membres de mon cabinet, il paraît que ce projet présentait des difficultés techniques insurmontables : alors je me suis rabattue sur le cuir, mais croyez bien que je le regrette. Ce pays manque vraiment d'ambition.

 

- Qu'en est-il du dossier du survol de Bruxelles par des avions bruyants ? Vous partez sans avoir apporté de solution ?

- Vous voulez rire ? Vous avez entendu tout ce silence dans le ciel bruxellois dans les jours qui ont suivi le 22 mars ? Puis en avril, lorsque les contrôleurs aériens se sont mis en arrêt maladie... ? Sans vouloir me vanter, ma politique a contribué à ces deux périodes de calme. D'accord, ce ne sont pas des solutions définitives, mais quand même, c'est un début.

 

- Et le RER ?

- Cela fait longtemps que le dossier du RER erre, si je peux me permettre. Mais nous avons fait un premier pas important, avec l'inauguration récente du tunnel Schuman-Josaphat, permettant de rejoindre l'aéroport en 12 minutes au lieu de 30 à partir du quartier européen.

 

- Mais la gare de l'aéroport est fermée, il n'y a pas de train.

- D'accord, mais ce train qui ne roule pas le fait en 12 minutes plutôt que 30. Quel gain de temps et d'énergie !

 

- Après votre démission, vous avez dénoncé une « confusion orchestrée et théâtrale » contre vous. Certaines mauvaises langues voient dans le choix des mots la confirmation que vous chercheriez ainsi à vous placer pour remplacer Joëlle Milquet à la culture en Communauté française...

- Que les mauvaises langues pensent ce qu'elles veulent, moi je ne peux plus les voir en peinture... Cela dit, la culture, pourquoi pas ? Je me tiens à la disposition de mon parti, et des autres partis aussi éventuellement, en dehors des gauchistes, bien entendu. Je suis déjà passée du PSC au MR, je peux parfaitement assumer un billet aller-retour, comme on dit à la SNCB.

 

- Quelques questions plus personnelles : votre héros dans la vraie vie ?

- Hier encore je vous aurais dit : Charles Michel. Mais il m'a trahie. Alors il ne reste que moi. Sinon, je ne vois pas.

 

- Votre personnage fictif préféré ?

- Pinocchio.

 

- Votre plus grande qualité ?

- La sincérité.

 

- Votre plus grand défaut ?

- La modestie.

 

 

 

(1) voir ici

Mis à jour (Samedi, 16 Avril 2016 09:41)