A la suédoise

(extraits d'un article à paraître dans Politique)

 

"Nous posons donc la question brutalement à notre invitée du jour : cette pseudo « suédoise », n'est-ce pas une insulte à la Suède ?


- Oh, vous savez, la Suède n'est plus ce qu'elle était. Depuis l'arrivée au pouvoir d'une coalition de droite en 2006, le fameux « modèle suédois » a été revu à la baisse : en matières de retraites, de droit au chômage, de dégressivité des allocations, de baisse des impôts... Et le nucléaire continue à être développé, malgré un référendum qui a marqué, dans les années 1980, la défiance de la population. Du point de vue des reculs sociaux, « suédoise » n'est pas un si mauvais qualificatif. Mais bien sûr, il y a tout le reste.


- En Belgique on évoque un gouvernement de 15 ministres, qui ne compterait que 4 femmes, même pas le tiers. Est-ce bien suédo-compatible ?


- Non, là c'est clair : à Stockholm, nous avons 13 femmes sur 24 ministres, une majorité qui compense peut-être le fait que le Premier et son Vice sont des hommes. Et aux dernières élections européennes, la Suède a réalisé une première européenne : envoyer au Parlement une représentante d'un parti d' « Initiative Féministe ».
(...)


- Et en matière de justice ? La prochaine coalition promet des lois plus sévères, une limitation des libérations conditionnelles...


- Là, c'est un contresens : pendant que vos prisons explosent, en Suède, elles se vident. En 2013 encore, cinq prisons ont été fermées, faute de détenus. Oh, les Suédois ne se sont pas transformés en anges : c'est le résultat à la fois d'une politique d'investissemrent dans la réinsertion ou les peines alternatives pour les petits délits, et une forte réduction des peines pour des affaires liées à la drogue. Et si la délinquance n'a pas baissé pour autant, la société suédoise n'en est pas devenue plus violente.

(...)"

Mis à jour (Mercredi, 20 Août 2014 08:29)