Pour tout le sexisme du Monde...

C'est juste un numéro du quotidien le Monde (daté du 7 février 2014), sûrement pas le pire média en matière de sexisme, et voilà ce que j'y ai trouvé, sans recherches particulières, juste dans les pages que j'ai lues.

Dans le Tiré à part consacré à Toulouse :« Il se souvient de son enfance où (...) les fils des travailleurs immigrés algériens tapaient dans le ballon avec des fils d'Espagnols et embêtaient les filles des ouvriers français ». Ah, le bon vieux temps où l'on tapait le ballon entre garçons en embêtant les filles... Bon, je sens que vous trouvez que je cherche la petite bête. Une plus grosse alors, en page 15, dans la chronique "C'est à voir" :

« Certes, je peux comprendcre qu'au retour du travail, après 1h30 de transport, une mère de famille n'ait plus l'énergie de cuisiner pour sa marmaille. Mais tout de même : éplucher six pommes de terre, les trancher, les éponger, avant de les frotter d'un peu d'huile, de sel, de poivre et de cumin, puis les mettre au four 35 minutes à 220° ne me semble pas un Himalaya infranchissable ».

Où l'on apprend que les Français sont aussi nuls pour préparer les frites que pour partager les tâches ménagères.

Mais j'ai gardé la plus grosse bête pour la fin : dans ses pages « Décryptages », le Monde se penche sur le « Malaise dans l'égalité entre les sexes ». Et pour le malaise, on est servis. Voici donc la lettre que j'ai adressée à ce sujet au courrier des lecteurs (et surtout des lectrices) :

Dans son numéro daté du 7 février 2014, le Monde consacre deux pages à la polémique qui agite actuellement la France (et qui, vue de Belgique, paraît assez ahurissante) concernant la famille et l'égalité entre les sexes. Bien sûr, cela méritait un décryptage... mais ô surprise : sur cinq contributions, quatre sont signées par des hommes, les seules intervenantes étant noyées dans un "Collectif" ou reléguées à la version électronique (comme Christine Bard).
Les questions de genre et de rapports sociaux de sexe sont pourtant, et depuis longtemps, surtout étudiées par des chercheuses et prises en charge par des militantes. Il me paraît déjà contraire à l'égalité des sexes que ce soient systématiquement des "experts" masculins qui soient interrogés sur des sujets politiques ou économiques, invisibilisant ainsi l'expertise des femmes (voir les études du Global Media Monitoring project) ; mais sur un thème comme l'égalité des sexes, c'est franchement grotesque.
Pour reprendre la formulation de votre "chapeau" : "D'où provient cette résistance à dissoudre les hiérarchies sexuelles" ?

Je vous ferai part, bien sûr, de l'éventuelle réponse...

Mis à jour (Mardi, 11 Février 2014 17:38)