Contre le mariage, pour tous (attention à la virgule !)

Janvier sera, sans doute possible, le "mois du mariage" en France. Manif contre, manif pour, débat à l'Assemblée Nationale, et probablement beaucoup de passions, de dérapages, de grosses bêtises et de valses-hésitations à prévoir. Et quand la France se marie, la Belgique (francophone) se marre, c'est bien connu. Je ne peux donc m'empêcher d'ajouter mon petit grain de sel.

Bien sûr, quand on a entendu toutes les insanités proférées sur une réforme qui existe depuis plus de dix ans chez nous - ce serait contraire à la parité et à l'écologie, si, si, ce serait la porte ouverte au terrorisme ou même à la fin de l'humanité, pour ne prendre que les "arguments" les plus grotesques - il est difficile de proclamer haut et fort,« le mariage, moi, je suis contre », sans passer pour une horrible réac. Pourtant, si, je suis contre le mariage pour tous. Plus précisément : contre le mariage, pour toutes et tous. C'est la virgule qui fait toute la différence.

Les motifs, je les ai déjà explicités bien des fois et d'autres priorités m'empêchent de le faire ici dans les détails. Néanmoins, avant de m'envoler vers d'autres cieux, en vérité, je vous le dis : ami/e/s gays, lesbiennes, trans, inter et autres bizarreries, allez-y, battez-vous pour le mariage mais surtout contre les préjugés et la bêtise ambiante ; mais une fois que vous l'aurez obtenu, tournez le dos en masse et ostensiblement à cette institution non seulement bourgeoise mais surtout, porteuse de privilèges autant que de pièges (pour les femmes ou plus généralement, les personne sà faible revenu) avec les droits dérivés, pour ne pas parler d'une sorte de privatisation de la sécurité sociale, du droit de séjour et autres responsabilités sociales.

Alors bien sûr, on peut revendiquer sa liberté individuelle de se marier ou non - mais ce n'est pas sans conséquences sur l'ensemble de la société. Non pas les délires sur la fin d enotre belle civilisation mais plus prosaïquement, sur les inégaités de traitement. Si on revendiquait plutôt les droits individuels, l'accès à une vue plus digne, même pour les célibataires, un autre système de droits de succession ?

Pour reprendre une publicité actuelle (et bien grossièrement sexiste) de BPost  sur le thème "si on n'a pas de mari riche, il faut être maligne", j'aurais envie de répondre : "si on n'a pas de mari - ou d'épouse -, maligne, on l'est déjà".

Allez, quoi que vous décidiez, soyeux heureux/ses !

Mis à jour (Mercredi, 09 Janvier 2013 17:43)