Ces masques sur les yeux...

Petite mise au point, sans ironie...

A force de prendre le contre-pied de certains enthousiasmes, je crois m'être pris une réputation d'"anti-masque" rabique... ce que je ne suis pas. Si je ne suis vraiment pas convaincue que tout le monde (à commencer par moi) le porte dans les règles de l'art, je comprends parfaitement qu'il peut servir de barrière, plus ou moins imperméable, à toutes sortes de saloperies qu'on pourrait se refiler les un·es aux autres. Tout comme à la pollution de l'air qu'on respire (ce qui fait son succès dans les pays asiatiques, avec ou sans virus).
Ce qui me fait réagir, c'est le masque... sur les yeux. Cette façon de transformer un mal nécessaire en un détail sans importance, quand ce n'est pas un nouvel accessoire de mode ou une sorte de pancarte pour afficher des positions politiques!

Et surtout, je suis (es)soufflée de constater avec quelle facilité on met ses convictions en poche (à côté de son masque roulé en boule, tsss tss...) pour ignorer des effets secondaires qu'on dénoncerait à hauts cris dans d'autres circonstances.

Ainsi, des personnes très préoccupées d'écologie ne semblent pas voir combien déjà ces déchets polluent leurs chers océans (et ce n'est qu'un début). Certes, elles plaident (assez discrètement d'ailleurs) pour le "lavable" contre le "jetable", mais ces lavages systématiques (si l'on respecte les normes) ne sont-ils pas eux-mêmes gloutons en eau et en énergie ?
Ainsi, des personnes très éprises de liberté, limite anars, ne se contentent-elles pas de "recommandations "des autorités mais exigent des "obligations" et des "interdictions", ce qui implique forcément des "sanctions" de la part de cet Etat qu'on dénonce par ailleurs comme "policier", avec les risques d'abus, car on sait que tout le monde n'est pas "surveillé" de la même façon (il serait intéressant de connaître le profil des personnes verbalisées au plus fort du confinement, quand s'asseoir seul·e sur un banc était considéré comme un délit).
Ainsi, des personnes d'habitude soucieuses de bien-être, partisanes d'"ajouter de la vie aux années plutôt que des années à la vie",ignorer voire se moquer des difficultés très réelles de certain·es, que ce soit pour des raisons physiques ou psychologiques, à supporter le masque, réduit à un "petit inconfort". A l'inverse, on voit des gens qui ne se sont jamais préoccupés du sort de leur congénères, et notamment de la relégation des personnes âgées, agiter soudain à grand bruit le drapeau de l'"altruisme" et du sort des "aîné.es".
Je ne suis donc pas "contre" le masque, je suis juste "contre" la négation de ses effets secondaires, que ce soit sur le bien-être, la convivialité et plus largement sur le renforcement de la surveillance généralisée. Parce que si on veut maîtriser ces effets secondaires et les réduire au minimum, il faut d'abord les reconnaître et chercher des voies pour les contourner, les compenser ou au moins, les rendre moins pesants.

PS : et le prochain qui me renvoie à Trump ou Bolsonaro, je le renvoie à Xi Jinping