1er mai, du mal à respirer, et ce n'est pas le pollen

 Premier mai, la journée commence pourtant bien : jour de congé, grand soleil, envie d'écrire, de ranger, d'aller faire un tour à la fête de la FGTB... quoique, ce terme de « fête », voilà qui provoque une première quinte de toux : pas plus que le 8 mars n'est la « fête de la femme », le 1er mai n'est la « fête du travail ». Car il s'agit (ou devrait s'agir, aujourd'hui plus que jamais) d'une journée de luttes, non pas pour le « travail » mais pour les travailleurs. Rappelons donc que le 1er mai ne commémore pas un barbecue particulièrement réussi, mais une grève sanglante à Chicago, en mai 1886, pour la journée des huit heures. Pas très « festif » à vrai dire. Avec la flexibilisation des horaires de travail, sans même parler du chômage, la journée de 8 heures est elle-même mise à mal.

Donc, même si vous me croisez avec une sangria à la main, penchée sur des brochures subversives, sachez que personnellement, je me prétendrai participer à la Journée internationale des luttes des travailleurs.

 

C'est ce que rappelle d'ailleurs opportunément une affiche de l'Assiette au Beurre,    qui fleurit largement sur les réseaux sociaux ce matin. Mais... voilà ma deuxième quinte de toux : pas pour cette représentation de Femen avant la lettre, mais parce que cette affiche, pourtant « ornée » de trois femmes, représente jusqu'à la caricature la vision de la vie du travailleur... masculin. 8 heures du travail, 8 heures de sommeil et 8 heures de loisirs ? A moins de considérer les tâches ménagères et les soins aux enfants comme autant de « loisirs », on constate que malgré les images féminines, les travailleuses sont effacées de cette représentation. Même si, comme le fait remarquer une amie, « la femme de gauche tient à la main une pioche et pas un dé de couturière » (1).

Sans transition, comme on dit à la télé, allons faire un petit tour sur Facebook. Et là, troisième quinte de toux. L' « affaire Trullemans » n'en finit pas de faire des vagues. Que le licenciement de M. Météo-RTL provoque plus de remous que celui des centaines et des milliers de travailleur/se/s d'Arcelor-Mittal, Caterpillar, Ford et compagnie, a déjà de quoi surprendre, comme le fait remarquer une autre amie (1). Mais en plus, si personnellement j'ai décidé de virer de mes contacts celles et ceux qui font la promotion d'une pétition de soutien à M. Trullemans (2), je découvre des torrents de racisme (désormais habituels, hélas, sur les forums des journaux) sous le clavier d' « ami/e/s d'ami/e/s ». Et l'un d'eux, pourtant situé à la « gauche de la gauche » (la vraie gauche, quoi), réplique à mon étonnement : « Je suis antiraciste. C'est fondamental pour moi. Tout le monde n'est pas d'accord. Ce n'est pas grave. On continue à en débattre ». « Pas grave » ? Quatrième quinte de toux. Faut-il rappeler que le racisme n'est pas une opinion mais un délit, de plus en plus « toléré » pourtant ?

 Allez, bonne journée quand même, et n'oubliez pas que le muguet, c'est très toxique pour les chats.

 

(1) Heureusement, j'ai de chouettes amies, ne serait-ce que sur Facebook. Merci à Valérie, Martine, Zakia pour leurs remarques pertinentes

(2) Pétition retirée depuis par son initiateur, dépassé par des propos « excessifs » de certains signataires.

Mis à jour (Mercredi, 01 Mai 2013 10:14)