Deconnectic Blues

Une chanson née au stage d'écriture de Pourchères, avec Anne Sylvestre et Gil Chovet.

Le thème imposé était : "J'avais mis des fleurs dans la boîte aux lettres". Tout à fait dans mes cordes (pour se pendre).

Certain/e/s stagiaires ont foncé dans le romantique, d'autres dans le romantico-comique, ou encore dans le franc délire. Voici mon oeuvre, mise en musique et accompagnée par Gil Chovet.

Les choeurs sont assurés par Isabel, Vivianne, Kaly, Maryvonne, Martial, Véro, François, Nathalie, Fredy, Sylviane, Gil et Anne Sylvestre.

Merci aussi au public du festival la Chansonnade pour ses rires et sa participation !

https://soundcloud.com/ireneka-785283039/deconnectic-blues-persowav

Mis à jour (Mardi, 12 Juillet 2016 08:35)

 

La chèvre émissaire

Enfant déjà en maternelle

Quand le chien faisait les poubelles

Qu'un môme gerbait sa pitance

Sur 'l'éducation sans violence'

Le livre préféré de l'instit

La gifle pas sûr que j'l'évite

Car j'avais beau me tenir coite

C'est moi que l'on montrait du doigT

J'comprenais rien à ce mystère

Mes débuts de chèvre émissaire

 

J'ai jamais plongé je le jure

La main dans l'pot de confiture

Pas moi que ma mère empêcha

De détacher la queue du chat

J'étais sage j'faisais pas le pitre

Mais l'ballon qui cassait la vitre

Allez savoir c'est pas normal

Portait mes empreintes digitales

A moi les coups et les misères

J'étais bien la chèvre émissaire

 

Je suis pas bégueule ni misanthrope

J'fais le café j'offre des clopes

Je cède mon siège aux vieilles dames

Je ne me plains ni ne réclame

Je n'sais ni mentir ni tricher

J'composte mes billets mes déchets

Je suis serviable polie gentille

Honnête jusqu'à l'idiotie

J'fais de mon mieux mais rien ne sert

Je reste la chèvre émissaire

 

Un soir dans une boum de ploucs

J'ai rencontré l'plus beau des boucs

Il était doux il était tendre

Et lui seul pouvait me comprendre

Ensemble nous formons un seul être

Ensemble on nous enverra paître

Et si tous nos pettis chevreaux

Echappent aux crocs des crocos

Notre mission sur cette terre

Sera la famille émissaire

 

(il y a une suite, mais c'est réservé aux priviliégié/e/s !)

 

 

Pas de sous pas de soucis

Ne blâmez pas le millionnaire

Fidèle électeur du MR

Dont soudain le coeur défaille

Quand plonge la Bourse de Shangaï (aïe aïe…)

Moi je me sens comme un roi mage

Avec mes allocs de chômage

Un gros tas d’actions non merci

Pas de sous, pas de soucis

 

Pitié pour l' banquier en détresse

Sa vie n’est que déprime et stress

Doit-il acheter ou bien vendre ?

Faut-il résister ou se pendre ?

Moi je m'aménage une planque

Dans les trous de mon compte en banque

Paradis fiscal non merci

Pas de sous pas de soucis


........

Mis à jour (Dimanche, 24 Janvier 2016 12:26)

 

Le genou

On le voit pointer sous le jean's

Plus coquin qu'on ne l'imagine

Et se glisser avec malice

Dans les creux et les interstices

Si on le chasse il fait la moue

Le genou

 

Au printemps il se déshabille

Clin d'oeil sous les jupes des filles

En été sous les bermudas

Il abandonne le célibat

Sur la piste il fat le fou

Le genou

 

Comme le roseau à chaque pas

Toujours il plie mais ne rompt pas

Si on l'enferme il fait le mur

En grimpant le col du fémur

Sa liberté fait des jaloux

Le genou

 

A force de rouler sa bosse

Il arrive qu'il tombe sur un os

Sur une rotule éméchée

Ou un ménisque mal léché

Et le voilà à terre tout mou

A genoux

 

Laissons-leur ces ébats joviaux

Leurs épanchements synoviaux

Laissons les donc s'apprivoiser

S'unir nos ligaments croisés

De vous à moi, du je au nous

Nos genoux

 

Ceux qui s'en vont

Ceux qui s'en vont d'un pas léger

Ne s'encombrent pour voyager

Ni de regrets ni de chagrins

A l'heure de leur dernier train

Et nous restons là sur le quai

A nous étreindre paniqués

En les regardant disparaître

Tournant le dos à la fenêtre

 

Ceux qui s'en vont n'ont pas un geste

Pour ceux qui restent


Ceux qui s'en vont le coeur devant

La tête traversée de vent

Connaissent toutes nos pauvres ruses

Et nos peines ils s'en amusent

Ils se moquent de nos discours

De nos tardifs serments d'amour

De nos sermons de nos tourments

Et de nos meilleurs sentiments

 

Ceux qui s'en vont souvent détestent

Tous ceux qui restent

 

Ils se moquent de notre deuil

S'ils ont parfois la larme à l'oeil

C'est pas de nous abandonner

Mais nos fleurs leur chatouillent le nez

Pourtant d'un coup de nostalgie

Avant de souffler la bougie

Avant de plonger dans l'effroi

Puisqu'ils n'auront plus jamais froid

 

Ceux qui s'en vont laissent leur veste

A ceux qui restent

 




Mis à jour (Mardi, 01 Novembre 2016 15:53)

 
Plus d'articles...