Claques

... à la Foire du Livre Politique de Liège

A la Foire du Livre Politique de Liège, ce w-e, fort sympa par ailleurs, le débat de clôture du samedi 8 novembre s'intitulait "Le mal en politique". On aurait pu aussi bien l'intituler "Le mâle en politique". Sur un vingtaine d'intervenants, deux femmes ! (allez, disons peut-être 3, les prénoms étant indiqués par une simple initiale). On se serait cru au Forum économique de Davos ou sur un plateau de Mise au Point ! Comment est-ce possible d'en être encore là, dans un lieu progressiste de débats ! L'an dernier, des féministes liégeoises avaient déjà organisé une action de protestation. L'an prochain, amies de Liège et d'ailleurs, on leur fonce dedans si ça se passe de la même façon ?

Mis à jour (Dimanche, 09 Novembre 2014 15:24)

 

... à Mise au Point

Dans l'émission phare de débats de la RTBF, service public, les femmes sont très minoritaires. Pour passer d'une impression à un décompte, voici ce qu'il en est précisément au 1er semestre 2014 (avant et après d'importantes élections).

De janvier à juin, on a donc pu voir (hors l'Indiscret ou les Face à Face qui auraient sans doute aggravé les statistiques) 148 hommes et 35 femmes. En pourcentage, on frôle donc les 20% de femmes, soit une invitée pour quatre hommes. A noter que les choses se sont légèrement améliorées de puis le départ d'Olivier Maroy : on est passé de 16,5% au premier trimestre à 22% au deuxième.

Plus significatif encore, du point de vue de l'image que peuvent laisser ces plateaux dans la tête des téléspectateurs/trices : au cours de ces six mois, il n'y a eu qu'une émission absolument partiaire (3 hommes, 4 femmes), cet événement a eu lieu le 22 juin. Pas une seule fois (PAS UNE !) les femmes n'ont été plus nombreuses que les hommes ; dans 21 émissions sur 22, les hommes ont été majoritaires, et et à 5 reprises, ils ont même été les seuls représentants de l'humanité. Je ne répéterai pas ici pourquoi cela me paraît contredire l'idée que l'égalité H/F est un acquis et qu'en plus, c'est un message très négatif pour les jeunes (heureusement, ils et elles ne doivent pas être nombreux/ses à regarder l'émission un dimanche midi !)

Les détails :

13 janvier : 7H, 1 F

20 janvier : 7H

27 janvier : 6H, 1F

Janvier : 20H, 2F

2 février : 4H, 2F

9 février : 5H, 3F

16 février : 7H

23 février : 6H

Février : 22H, 5F

2 mars : 9h, 1F

9 mars : 8h, 3F

16 mars : 6h, 2F

23 mars : 8h, 2F

30 mars : 8h, 1F

Mars : 39H, 9F

Bilan trimestriel : 81H, 16F

 6 avril : 7h, 2F

13 avril : 5h, 3F

20 avril : pas d'émission

27 avril : 6h, 1F

Total avril : 18H, 6F

3 mai : 7h, 1F

10 mai : 6 H

17 mai : 5H, 3F

25 mai : élections, pas d'émission

Total mai : 18h, 4F

1 juin : 6H

8 juin : 10H, 1F

15 juin  ; 4H, 2F

22 juin : 4h, 4F (allélujah, grand événement !)

29 juin : 7H, 2F

Total juin : 31H, 9F

Total 2e trimestre ; 67H, 19F

Total 1er semestre 2014 : 148H, 35F

Mis à jour (Dimanche, 13 Juillet 2014 09:19)

 

... au "Manifeste des 343 salauds"

Ce texte de mâles arrogants et sûrs de leur pouvoir doit paraître dans le magazine Causeur, signé par quelques grands amis des femmes comme Zemmour, Beigbeider (qui a relancé le magazine Lui) ou encore Malka, avocat de DSK. "Pour emmerder les féministes", selon Elizabeth Lévy, directrice de rédaction du magazine, ils se sont inspirés du fameux "Manifeste des 343", paru dans le Nouvel Obs en 1971 et signé d'autant de femmes déclarant avoir avorté, à une époque où c'était pénalement punissable.

Les salauds d'aujourd'hui (même pas la peine de mettre des guillemets) et leur prêtresse de Causeur ne savent probablement même pas que l'intitulé "Manifeste des 343 salopes" n'est pas le titre d'origine mais le surnom donné par Charlie Hebdo et rentré dans l'histoire (ce qui prouve combien ce sont les hommes qui font l'histoire). Revendiquant "leurs désirs et leurs plaisirs", ils n'ont même pas le courage (ou les couilles, pour employer leur probable langage) d'affirmer, comme l'ont fait les femmes de 1971, qu'eux-mêmes pratiquent la "liberté" qu'ils revendiquent. Pourtant, contrairement à l'avortement à l'époque, la prostitution n'est pas interdite. Mais peut-être, comme l'écrit toujours la délicieuse Mme Lévy, "ont-ils eu peur de se faire engueuler chez eux ?" Courageux jusqu'au bout de la queue (entre les jambes...)

Et si vous voulez quand même lire le texte entier, volez le Causeur de novembre, mais surtout, ne l'achetez pas.

 

P.S. Et je précise, pour qu'il n'y ait pas de malentendu quant à ma position : je ne me reconnais pas dans l'abolitionnisme, je ne soutiens pas l'idée de la pénalisation du client, et si un jour il existait un "Manifeste des 343" signé par des prostitué/e/s (mais proportionnellement à la réalité, donc pas une majorité d'hommes...), je serais prête à entendre la filiation

 

Mis à jour (Mercredi, 30 Octobre 2013 10:52)

 

... au site Visitbrussels.be


C'est peut-être parce que je viens d'ailleurs, que le français n'est pas ma langue maternelle, que j'ai dû l'adopter, donc l'apprivoiser, découvrir peu à peu ses charmes et ses caprices, mais voilà : je ne supporte pas qu'on malmène cette langue, qu'on la défigure par des anglicismes ou carrément, qu'on remplace des termes pourtant courants par des mots anglais qui n'ont même pas l'excuse d'une nouveauté technique. Et je ne vous parle pas là de personnes qui sont fâchées avec l'école, d'ados voulant passer pour « trendy » ou d'expatriés essayant de trouver un langage commun. Non, je vous parle d'organismes tout à fait officiels et pour le cas qui m'occupe ici, de l'agence de communication chargée de promouvoir le tourisme à Bruxelles.

Voici donc « Visitbrussels.be, Bienvenu sur le site officiel de l'office du tourisme et du mice de Bruxelles, capitale de l'Europe et de la Belgique ». Bienvenu, et mercie pour le mice  (?). Sur la page d'accueil, on lit « Visit.brussels, sized for tourism & meetings ». Attention, on est sur la page en français, il y en a deux autres, en néerlandais et anglais (et même en chinois, dédiée au « luxury shopping »). On y découvre parmi les onglets « trade », « you are/you want », tous termes et expressions qui ne doivent pas avoir leurs équivalents en français. Tout comme « kids », « foodies », « Brussels green » ou « contemporary »... Faudrait peut-être préciser à l'agence de communication que « ville bilingue » ne veut pas dire « ville anglophone ».

Oui mais bon, il y a quand même des passages en français ? En effet, et quel français... Au pire, des fautes, au mieux, du charabia. On découvre ainsi que « En se situant au cœur de l'Europe, Bruxelles a la chance d'avoir des superbes connections aériennes, routières et ferroviaires ». Dans « Bruxelles pratique et en chiffre » (un seul chiffre, voilà un esprit de synthèse !), on peut lire « Destination accessible, prix raisonnables qui respectent le portefeuille de ses visiteurs, quelque (!) soit son âge » (l'âge du portefeuille donc ?). On découvre ainsi qu'une des missions de l'agence est de « concevoir et réaliser sites internet, brochures, produits et objet qui donnent envie de Bruxelles » . On se demande bien quel est ce mystérieux « objet » (unique) qui « donne envie »...

Et si tout cela vous « donne envie » surtout de protester, vous recevrez comme réponse automatique ceci :

"Votre question a été envoyé. Merci pour votre question ou remarque. Celui-ci sera traité dès que possible".

J'attendrai donc, avec curiosité, le réponse à mon question qui est surtout l' expression de mon colère. Bruxelles mérite mieux !

 

...à On n'est pas des pigeons

"Si tu es blonde à forte poitrine, tu as toutes tes chances" d'être invitée au "prime time" (ou pirmate time) de On n'est pas des pigeons, émission à succès de la RTBF, service public.

C'est ici, à 45'12 : http://www.rtbf.be/laune/revoir/detail_on-n-est-pas-des-pigeons?uid=228014475668&;idshedule=5754dd79ee02c33f7a016c2d8ab19803&catchupId=13-TIJIR001-093-PR-1&serieId=13-TIJIR001-000-PR

Et une deuxième baffe à la chroniqueuse qui répond : ""Oh ... c'était de l'humour, vous savez. Potache, certes, mais les hommes de l'équipe sont tous adorables et galants. et c'est une brune à forte poitrine qui vous le dit "

 

Comme quoi on n'est jamais aussi bien asservie que par soi-même

 
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