HUB, un cas d'école

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas l'histoire, la voici : un soir d'octobre, après les festivités d'un baptême étudiant (que je considère déjà personnellement comme une forme de violence en soi, mais c'est un avis personnel), un jeune homme rentre chez lui. Signe particulier : il est habillé en femme. Cela faisait partie du baptême (en forme d'humiliation, peut-être... ?)

Sur sa route, au centre de Bruxelles, il croise deux jeunes « d'origine allochtone », comme ne manqueront pas de le signaler les médias, certains insistant plus que d'autres. Ils l'agressent, lui volent son argent et le violent. Réagissant en « bon père de famille » (encore une de ces expressions utilisées sans discernement, avec son message subliminal sur le rôle de « protecteur » dévolu au seul père), la direction de l'école, la Hogeschool Universiteit Brussel ou HUB pour les intimes, interdit aux étudiants de se « déguiser » en femme. Tollé général : alors quoi, c'est la faute de la victime ? On doit restreindre ses libertés ? On ne peut plus s'habiller comme on veut ?

 

Mis à jour (Mercredi, 28 Novembre 2012 10:37)

 

Sans eux ce serait pire

Vous vous souvenez de cette publicité idiote pour une lessive qui prétendait « laver plus blanc que blanc »? Eh bien, les socialistes belges pourraient s'en inspirer pour leur prochain slogan de campagne : « Avec nous, on a évité plus pire que le pire ».

Parce que voilà, leur beau budget 2013 à la main, leur comm' consiste de toute évidence à nous rappeler tout ce à quoi nous avons échappé, pour mieux nous faire oublier ce qui nous attend.

Grâce au PS donc, on ne touchera pas à l'index, on va juste un peu raboter l'ongle, par exemple en incluant les soldes dans le calcul... et pourquoi pas le prix des repas dans les Restos du Coeur ? Certes, on nous aura écrasé le pouce, écrabouillé le majeur, amputé l'annulaire et tordu le petit doigt. Mais franchement, avons-nous vraiment besoin de tous ces doigts surnuméraires dans notre avenir de chômeur/se/s ? Pour nous gratter le nez, il nous reste quand même l'index. Même raboté, il peut servir.

Grâce au PS, il n'y aura pas de hausse de la TVA. Bon, notre verre de bière va augmenter, tout comme l'alcool en général (c'est pour préserver ta santé, coco !), les assurances s'envoler, pour ne rien dire du prix de l'énergie et sans doute des transports. La SNCB va supprimer près de 200 trains, donc forcément il faudra augmenter le prix du billet, logique, c'est la loi de l'offre et de la demande. Mais bon, si vous voulez coller un procès à la SNCB, vous n'aurez pas à payer un supplément de TVA pour l'avocat. Bonne nouvelle.

Grâce au PS, il n'y aura pas de retour à la semaine de 40 heures (ni au travail des enfants dans les mines - bon d'accord, les mines sont fermées, mais quand même, les discussions ont été rudes).

Grâce au PS, on ne nous supprimera pas un jour de congés payés et on ne nous obligera pas à remplacer notre sapin d'Ikea par l'art contemporain d'Electrabel (et toc pour les musulmans) (2), je sais, ça n'a aucun rapport, mais je me suis promis de caser ce foutu sapin quelque part.

Grâce au PS, les allocations de chômage ne seront pas limitées dans le temps (en dehors des allocations d'attente des jeunes, mais ils sont jeunes, hein, ils peuvent bien résister à un hiver dans la rue), ce qui sera limité, c'est le chômeur lui-même. D'ailleurs on le voit bien en Grèce ou en Espagne, où le nombre de suicides explose.

Grâce au PS (mais là, le CDH de Joëlle Milquet a mis du sien), on va créer des centaines si pas des milliers d'emplois dans la police mais aussi la sécurité privée. Après le CPAS de Bernissart, celui de Schaerbeek vient de vivre un épisode violent (1) et sans vouloir jouer les voyantes, on peut prédire que ce type de violence, individuelle, désespérée, est appelée à se multiplier (c'est l'autre versant du suicide). Ah mais, les autorités politiques ne vont pas rester les bras croisés : police, caméras, vigiles privés, autant de réponses « de gauche » au désespoir social, aux frais des CPAS, je suppose. C'est déjà ça que les pauvres (et les travailleur/se/s sociaux/sociales) n'auront pas.

Et en prime (3) : on ne rétablit pas la peine de mort (même pour Michèle Martin), on ne supprime pas le mariage homosexuel (au contraire, on l'encourage : des cohabitant/e/s en plus, c'est bon pour diminuer les allocations), on ne supprime pas le droit à l'euthanasie (qu'on pourrait même élargir à des motifs sociaux, non ?)

Merci le PS, et continuez donc à nous éviter le pire du pire plus pire que le pire.

 

(1) http://www.sudinfo.be/595742/article/regions/bruxelles/2012-11-20/schaerbeek-un-homme-seme-la-panique-dans-les-bureaux-du-cpas-de-schaerbeek

(2) pour mes ami/e/s non belges, car j'en ai, lire la saga sur le sapin de la Grand-Place : http://modelenonconforme.over-blog.com/article-le-sapin-qui-cache-la-foret-112331870.html

(3) inspiré d'une remarque judicieuse de Zakia Khattabi sur Facebook

 

Mis à jour (Mardi, 20 Novembre 2012 17:23)

 

La chasse au Deborsu

Mis à l'écart de son poste. Interdit de participer à un débat, de signer des dédicaces à la Foire du Livre d'Anvers. Appel à boycott de son éditeur.... Décidément, pour avoir mis le nez dans les petits et grands secrets (vrai ou faux) de la famille royale, Frédéric Deborsu a droit à un traitement « royal », lui aussi (1). La chasse au Deborsu semble ouverte : ça le rendrait presque sympathique.

Mais Frédéric Deborsu est aussi l'auteur d'une autre oeuvre controversée : un reportage de Questions à la une (2) sur le thème : faut-il craindre la montée de l’islam en Belgique ?

Un reportage caricatural, qui instruisait uniquement à charge, et qui a soulevé une émotion compréhensible chez les musulmans, mais pas seulement : bien que moins virulente que Phlippe Moureaux qui l'avait comparé à Goebbels (3), j'avais aussi écrit une lettre de protestation au service médiation de la RTBF et interpellé le journaliste lui-même, lui reprochant notamment de taper sur les plus vulnérables (4).

 

Mis à jour (Dimanche, 04 Novembre 2012 14:54)

 

Tout ce que vous n'aurez aucune envie de savoir sur les clichés sexistes

Vous ne le saviez sans doute pas, mais heureusement, la RTBF vous l'apprend : non, le rire n'est pas seulement le propre de l'homme, il y a des femmes qui savent aussi rigoler un bon coup ; et inversement, le corps masculin est capable de produire des larmes. Plus fort encore : toutes les blondes ne sont pas idiotes, prenez Angela Merkel, sûrement pas bête, hein, juste un peu cruelle, demandez donc son avis au peuple grec.

C'est la dernière trouvaille de la RTBF, la « boîte à clichés », des capsules vidéo de 1min30 diffusées avant le JT de 19h30.

Voici comment l'émission est présentée par la RBF : « Les stéréotypes sont présents partout dans les médias (télé, presse papier, internet, réseaux sociaux, cinéma, publicité, etc.). Plutôt que de chercher à traquer les stéréotypes ou à les interdire, "La boîte à clichés" a décidé de les questionner ».

Allons-y pour le "questionnement" : on vous montre un gros cliché puis un contre cliché, genre une blonde intelligente, un homme qui pleure, une femme qui fait rire. Vraiment subversif, quoi. Comme si, dans un autre domaine, on mettait en avant un Ecossais généreux, un Africain qui arrive à l'heure à un rendez-vous, un jeune musulman qui n'insulte pas les homos ou, plus fort encore, un Wallon travailleur et un chômeur flamand. Stéphane Hoebeke, concepteur des capsules, y a bien pensé : « Je suis aussi intéressé par les clichés sur la race et les origines ethniques. Mais là, on marche sur des œufs !», déclare-t-il dans l'Avenir. Alors, pour ne pas de risquer de casser des oeufs, il a décidé de s'en tenir aux poules. 

Un à un, les clichés sont donc démontés par une voix off. Une voix... d'homme. S. Hoebeke avoue avoir hésité : « Il a un moment été question d’un duo, mais certaines séquences sont lourdes de sens et deux voix différentes auraient encore compliqué les choses. On a finalement pris un homme. Sachant qu’un autre cliché veut que les femmes soient réduites aux rôles invisibles, comme les voix off… » Tandis que les femmes totalement absentes, aussi bien en off qu'en on, ce n'est pas un cliché mais juste la triste réalité.

A pirori, on ne voyait pas ce qui destinait Stéphane Hoebeke, juriste à la RTBF, à réaliser ce genre de capsules. A posteriori non plus d'ailleurs, tellement c'est plat... Il est certes l'auteur d'un livre sur le sujet (1), ce qui l'a dispensé de consulter l'une ou l'autre féministe qui aurait pu lui donner des idées un peu plus... comment dire ? Intéressantes ? Vraiment à contre-courant ? Par exemple sur les « différences » entre cerveaux masculin et féminin ou sur le don « naturel » des femmes à s'occuper des enfants. Mais non. Il n'a pas besoin d'elles pour ses « questionnements » à haute valeur ajoutée.

Tenez : dans les prochaines séquences, on nous annonce une capsule sur les femmes qui ne sont pas toutes maladroites (ça alors !) ou, audace suprême révélée par le même article de l'Avenir, le cliché de la domination masculine. Oui, Stéphane Hoebeke vous le révélera : les femmes dominées, c'est juste un cliché. « Il ne cache pas que dans la société, c’est souvent l’homme qui mène les fonctions de leader, mais il montre des contre-exemples… », écrit l'Avenir. Ben tiens, pour en revenir à notre exemple du début, prenez Angela Merkel et un pensionné grec, et qui c'est qui domine, hein, hein ?

A voir (ou à éviter) sur la Une télé, du lundi au vendredi à 19h25


(1) Ben non, je ne vous donne pas les références, aucune envie de lui faire de la pub.

Mis à jour (Vendredi, 16 Novembre 2012 11:44)

 

Skier en Israël

Bon, les ami/e/s autant vous l'annoncer tout de suite : cette année, je n'irai pas skier en Israël. Pas seulement parce que d'une part je ne skie pas, et que d'autre part au Mont Carmel, la neige est rare. Non, c'est pour de tout autres raisons, que je vous explique ci-après.

Donc, ce 1er novembre, au collège Ozar Hatorah à Toulouse, François Hollande assistait à une cérémonie d'hommage aux victimes de Mohamed Merah qui, le 19 mars dernier, a tué ici trois enfants et un adulte pour le seul motif qu'ils étaient juifs.

Jusque là, rien à redire, même si une cérémonie réunissant l'ensemble des proches de toutes les victimes, aurait sans doute été plus « républicaine ». Car dans son équipée meurtrière, Merah a aussi tué des militaires français, chrétiens et musulmans (et qui sait, peut-être même athées...)

Mais le vrai malaise venait du personnage qui accompagnait le président français : Benjamin Netanyahou, premier ministre israélien et candidat à sa propre succession lors des prochaines élections qui auront lieu dans moins de trois mois.


Mis à jour (Dimanche, 04 Novembre 2012 15:21)

 
Plus d'articles...