Le JT du 30 février 2015

 

 

Mesdames et messieurs, bonsoir, voici les titres de l'actualité :

  • Le point sur l'affaire Luperto

  • Menaces de blackout : après deux mois d'hiver, nous ferons le point

  • Epidémie d'Ebola : un 125e cas suspect en Belgique

Nous commençons donc comme tous les soirs avec l'affaire Luperto : comme tous les autres jours depuis trois mois, nous ne savons pas si l'ex-bourgmestre de Sambreville a été entendu par les enquêteurs, et si jamais c'est le cas, ni où ni à quelle heure. Par contre, nous avons retrouvé en exclusivité la femme de ménage qui nettoyait les toilettes de l'aire de repos de Spy l'an dernier, voici son témoignage (en exclusivité, donc).

 

Mis à jour (Vendredi, 14 Novembre 2014 16:05)

 

Formulaire de délation

 

Beste Charles, cher Bart,

 

Ayant pris connaissance de votre projet de mieux contrôler les assistés de ce pays par la vérification de leur consommation d'eau et de gaz, nous avons appris que vous comptiez aussi sur la participation d'honnêtes contribuables en ayant plus qu'assez de financer ces parasites (déjà qu'on doit se ruiner pour assurer les baisses de charges des multinationales et certains trajets jusqu'au Grand-Duché du Luxembourg). Ne pensant qu'à vous aider dans cette noble tâche, nous tenons à vous soumettre une idée jaillie d'une réunion de notre association, le PP (pour « les Pauvres Puent »).

En citoyens conscients de leurs devoirs, nous sommes absolument enthousiasmés par votre projet de remettre au goût du jour la délation, injustement stigmatisée suite à quelques dérapages regrettables qui ont eu lieu il y a quelques 70 ans. Mais comme diraient vos excellents collègues Jan J. Et Theo F. (loin de nous l'idée de les dénoncer en citant leur nom), ceux qui ont exagéré à l'époque avaient certainement leurs raisons. Et puis, quelques abus quasi octogénaires ne suffisent pas à renvoyer aux oubliettes cette magnifique idée, sous l'appellation poétique de "datamining".

Cependant, la mise en oeuvre d'un tel projet ne va pas sans difficultés, même si vous assurez l'anonymat aux courageux auteurs. En effet, tout le monde n'a pas le don d'écriture ; certains pourraient être rebutés par les difficultés de l'orthographe, d'autres par le prix du timbre ou de la communication téléphonique. Vous vous privez ainsi de l'apport précieux de citoyens épris d'esprits civique.

C'est pourquoi, après réflexion et séance de brainstorming, nous nous permettons de vous faire parvenir un projet de formulaire dont pourrait disposer chaque Maison communale et qui permettrait, d'une simple croix dans quelques cases, de participer au nécessaire assainissement des finances publiques et patronales (ce qui est, avouons-le, une forme de pléonasme).

Cette idée vous est transmise à titre purement grâcieux, car nous compatissons à vos soucis financiers actuels. Notre numéro de compte est néanmoins à votre disposition, au cas où vous voudriez récompenser des citoyens méritants.

Veuillez agréer, cher Charles, beste Bart, notre admiration la plus sincère.

 

 Formulaire de délation :

Mis à jour (Mercredi, 12 Novembre 2014 13:51)

 

Tareq al-Suwaidan : un "dérapage" très contrôlé

 

« Un antisémite notoire à Bruxelles ? » La question a agité les médias belges la semaine dernière, et on peut parier que'elle continuera à le faire jusqu'au prochain week-end, moment où se tiendra la Foire musulmane (du 7 au 10 novembre). La cible en est le prédicateur Tareq al-Suwaidan, leader des Frères musulmans koweitiens, invité comme orateur à la Foire.

D'après le dossier établi par la Ligue belge contre l'antisémitisme (LBCA) et largement repris par la presse, ce prédicateur dont on peut suivre les harangues sur YouTube appelle à la destruction d'Israël et à l'extermination des « fils de Sion », où qu'ils se trouvent. Dans une vidéo enregistrée en juillet 2014, il invite toutes les mères musulmanes à « allaiter leurs bébés avec la haine des fils de Sion. Nous les haïssons. Ce sont nos ennemis. Nous devrions instiller ceci dans l'âme de nos enfants jusqu'à ce qu'une nouvelle génération se lève et les efface de la surface de la terre ».

Certains - y compris, hélas, parmi mes camarades de combat – arguent qu'il ne s'agit pas d'antisémitisme, mais d'« antisionisme radical » ; cette haine à transmettre avec le lait des mères ne viserait pas les « juifs » mais les « sionistes ». Supposons que telle soit bien la cible du prédicateur : dans ce cas, que fera-t-on de tous ces « sionistes » (terme qui s'applique, on le suppose, à tous les Israéliens juifs) : on les massacre sur place ou on les jette à la mer... ? On les met sur des bateaux, direction Lampedusa, où ils seront accueillis avec enthousiasme, comme on s'en doute ? L' « antisionisme radical » de Tareq al-Suwaidan n'appelle pas seulement à la disparition d'Israël, mais aussi à celle de la majorité de ses habitants. Il ne s'agit pas seulement de les chasser, mais de les « effacer de la surface de la terre ». Une position radicale.... ou meurtrière ?

Mis à jour (Dimanche, 02 Novembre 2014 10:43)

 

6 novembre, les femmes savent pourquoi

Le 6 novembre dernier, nous étions ensemble dans la rue. Des rouges, des verts, quelques taches de bleu, mais aussi des ONG, des associations, des collectifs, des artistes, des travailleur/se/s et des chômeur/se/s, et même paraît-il des petits patrons, de vieilles et vieux briscard/e/s habitué/e/s à battre le pavé et des hommes, des femmes, des jeunes qui manifestaient pour la première fois, toutes et tous uni/e/s contre un gouvernement décidé à jouer les Robin des Bois à l'envers, en dépouillant les pauvres pour donner aux riches. Il y avait du soleil, des chansons, une grande détermination, de la colère et de la solidarité, mais malheureusement, il n'y avait pas que cela.

Je ne parlerai pas des bagarres de fin de parcours, qui ont permis aux médias de brandir l'arbre (en feu) pour mieux cacher la forêt (de revendications). Non, dès le début du rassemblement et tout au long du cortège, il y a eu des comportements inacceptables : les pétards assourdissants, lancés au milieu même des manifestant/e/s, les casiers de ce breuvage « les hommes savent pourquoi », des mecs saouls ou non qui pissent n'importe où, ceux qui tentent de s'infiltrer, juste pour faire du grabuge, parmi les associations de femmes qui s'étaient regroupées pour mieux marquer leur présence... Et puis sont arrivés des témoignages : un sms reçu d'une collègue disant « je suis avec mon fils, je quitte la manif, trop bruyante, trop virile... », des jeunes insultés pour délit de faciès (oui, par des manifestants, pas par la police), ou encore cette membre d'une association féministe traitée de « négresse » dans le train du retour (oui, par un manifestant wallon, pas par un « docker Vlaams-belangien »)... Bref, une série d' « incidents » qui, mis bout à bout, ont créé une ambiance plutôt rebutante, dans une journée qui fut par ailleurs un grand succès.

Non, ne me dites pas : ce sont juste les dérapages de l'un ou l'autre mec bourré... parce que, dans ce cas, où étaient les autres, les « pas bourrés », pour lui faire entendre raison ou le neutraliser si nécessaire ?

Ne me dites pas : il y a une vraie colère sociale qui a besoin de s'exprimer, on ne combattra pas ce gouvernement avec des fleurs et des chansons. Certes. Mais il y a une différence entre s'en prendre au pouvoir politique et économique, au siège d'un parti ou d'une banque, et s'en prendre à d'autres travailleur/se/s, à des passant/e/s ou encore à des camarades de combat, ce qui est aussi navrant que stupide.

Et surtout ne me dites pas : en dénonçant ces dérives, vous divisez le mouvement. Non, chers camarades, ce n'est pas nous qui divisons le mouvement, mais précisément ceux qui se rendent coupables de ces comportements racistes, sexistes, brutaux, y compris envers leurs propres allié/e/s ; ce sont eux qui découragent les bonnes volontés, qui affaiblissent les engagements, qui font comprendre à certains, et surtout certaines, que leur place n'est pas dans la lutte, ce qui serait évidemment un message dramatique par les rudes temps qui viennent.

Alors si vous pensez que les titre-service, le personnel de nettoyage, les infirmier/e/s... font partie de la même classe sociale que les dockers ou les métallos, alors, chers camarades, il faudra organiser des services d'ordre plus efficaces, pratiquer la tolérance zéro vis-à-vis des insultes et des agressions, et à l'intérieur même de nos organisations syndicales, à plus long terme, remettre à l'honneur des formations ou, oserai-je employer le terme, une éducation populaire, qui ne se résume pas à la défense de nos droits et la connaissance de la législation sociale. « Tous ensemble » ? Oui, à condition qu'une bonne partie de ces « tous » et « toutes » ne se sentent pas rejeté/e/s !

Mis à jour (Mardi, 11 Novembre 2014 13:45)

 

Jamais le dimanche !

Dimanche prochain 5 octobre, la météo prévoit un temps splendide, 25° par grand soleil, des parcs aux mille couleurs prêts à accueillir les amoureux de l'automne. Il fera bon de se promener, de jouer dehors, de s'étendre dans l'herbe et regarder, simplement, passer quelques nuages blancs en partageant des bières et des rires...

Selon d'autres prévisions, au contraire, nous serions frappés par les premières neiges, avec des congères hautes d'un mètre qui nous empêcheront de sortir de chez nous, nous obligeant à nous consacrer à la lecture, à la musique, au bricolage, à rattraper un retard de ménage, mais pas trop, sans oublier de partager avec nos proches et nos voisin/e/s des rires et des bières...

En tout cas, le dimanche 5 octobre, quelle que soit la météo, il y aura un lieu à éviter à tout prix : les centres de nos villes, où 2700 commerces participeront au « Sunday shopday » , journée « festive » destinée à nous faire dépenser frénétiquement les salaires qui viendront de nous être versés... Choix malin pour profit maximum, mais pas le nôtre (ni le choix, ni le profit).

Entre deux infos sur la guerre et les prochaines restrictions budgétaires (l'un n'empêchant pas l'autre), attendons-nous au rouleau compresseur du consommateur heureux. Les hostilités sont déjà commencé, et il est clair qu'il s'agit de tout autre chose que d'un seul dimanche festif. Dans son édition du 20 septembre, le Soir titre « Bruxelles veut des magasins ouverts sept jours sur sept ». Trois jours plus tard, la Libre pose la pernicieuse question (mais au moins c'est une question, pas une affirmation) : « Le repos dominical est-il une notion dépassée ? »

Mis à jour (Dimanche, 28 Septembre 2014 08:16)

 
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