Un statut pour les personnes prostituées ?

Le 22 novembre dernier, l'AFICo organisait à Namur une rencontre sur le thème : quel statut pour les TDS ?

Ecrit comme ça, l'intitulé paraît aussi « mystérieux » qu'innocent. Mais lorsque l'on sait que l'AFICo est une ASBL liée à la FGTB et que les TDS sont les travailleur.ses du sexe, cela se complique. Et d'autant si l'on sait que c'est le groupe de réflexion et action « genre » de l'AFICo qui a initié la réflexion. En face : Espace P et l'UTSOPI.

 

Pas de position

Avec le port du foulard, la prostitution est certainement le sujet le plus clivant dans les mouvements féministes. Celui dont on n'arrive même pas à débattre, celui qui interdit de se fréquenter, de participer aux mêmes manifestations (1).

Pour être claire sur l'endroit « d'où je parle », c'est un combat dans lequel je ne suis pas vraiment impliquée, mais qui ne peut que m'interpeller en tant que féministe. Si tout au fond de moi, j'aimerais une société « idéale » sans prostitution, je ne me reconnais pas dans la position abolitionniste, et en particulier, je trouve l'équation souvent brandie « prostitution = viol » d'une très grande violence envers les personnes concernées. Et après des débats d'un an au sein de l'asbl Garance, je partage la position prise officiellement par l'association : pas de position de principe.

Cela ne veut pas dire qu'on se désintéresse du sujet, au contraire : on essaie de l'aborder avec pour seul souci l'amélioration des conditions de vie de ces femmes, ces hommes et ces personnes transgenres, à commencer par tout ce qui peut les protéger des violences, qu'elles viennent des clients, des riverains, de la police, des institutions.... ou parfois de celles et ceu qui veulent les "protéger", de gré ou de force.

Il y a de longues années, alors que je préparais avec une collègue un dossier consacré à la prostitution pour la revue Politique, nous avions interviewé Albert Faust qui songeait déjà à créer un « syndicat de prostitué.es ». Le projet a capoté (si j'ose dire), mais aujourd'hui qu'à nouveau la FGTB, par le biais d'une de ses asbl, s'intéresse au sujet, j'étais vraiment curieuse d'écouter.

Une cinquantaine de personnes étaient donc présentes à Namur, avec le constat, hélas trop fréquent : très peu d'hommes et pratiquement pas de personnes « racisées ». Comme si la prostitution était avant tout une affaire de femmes blanches... (2)

Telle quelle, la rencontre ne manquait cependant pas d'intérêt. Les témoignages, d'abord, centrés sur les dégâts de la non reconnaissance : des refus de prêt, d'assurance, moins peut-être par condamnation morale que par la crainte d'être considéré.e comme « proxénète », définissant toute personne ou organisation qui profite des revenus de la prostitution (2). On sait (si on veut savoir) que cette définition très large du proxénétisme est aussi un obstacle à la vie affective des prostituées, la personne vivant avec elle risquant d'être accusée de « profiter » de ses revenus, ou à une organisation solidaire entre prostituées, l'une étant soupçonnée d'être la proxénète de l'autre... A noter que certaines communes qui en « profitent » largement – les chiffres avancés étaient impressionnants – mériteraient de rentrer dans cette catégorie, l'hypocrisie en plus... Une explication intéressante du peu d'attention des autorités communales pour la situation des prostitutées : même celles qui ont le droit de vote ne sont pas électrices dans la commune où elles exercent. Pour leur sécurité comme pour protéger leur vie privée, elles prennent soin d'habiter, et donc de voter ailleurs.

Des témoignages portaient aussi sur la violence, la difficulté à porter plainte (particulièrement en cas de viol), sur le poids de garder son activité secrète, même pour des proches.

 

Un mérier... mais pas comme les autres

La question du « statut » a occupé une large partie des débats. Salariée ou indépendante ? Etre salariée, c'est entrer dans un contrat de « subordination », en matière d'horaire, de conditions de travail – c'est-à-dire ici de la possibilité de refuser des clients et des pratiques – de salaire peut-être. Mais le statut d'indépendante, s'il laisse davantage de liberté, porte d'autres contraintes, comme les obligations administratives, une moindre protection sociale... La solution serait sans doute de laisser le choix à chacune, sachant que certaines préféreraient encore, par méfiance envers les institutions, rester dans un « non statut », malgré tous les risques que cela comporte.

Il est à noter qu'un consensus assez large semblait se dessiner pour refuser autant le modèle réglementariste hollandais ou allemand, qui « donne trop de pouvoirs au patron », que le modèle aboltionniste français, dont l'hypocrisie a été pointée : celles qui décident de sortir de la prostitution ont droit à 336 euros par mois durant six mois. De quoi se reconstruire une autre vie, en effet... Un meilleur accompagnement de celles qui veulent arrêter fait partie des revendications : voilà un sujet sur lequel les différents « courants » féministes pourraient s'entendre, tout comme sur la lutte contre les violences, si du moins ils se parlaient...

Un modèle a toutefois été mis en avant, c'est le modèle néo-zélandais.

Et bien sûr, personne n'a défendu la traite ou la prostitution forcée. Ce qui pose aussi une condamnation des politiques migratoires actuelles, qui condamnent des femmes à rester dans la prostitution pour rembourser les passeurs. Pas d'enthousiasme non plus pour les « Eros center » actuellement en projet, même si certaines y trouveraient un minimum de sécurité (mais toutes les sans papières en seraient exclues, et davantage encore pourchassées en dehors de ces centres).

Alors, la prostitution microgaming nz casino, un « métier » ? En écoutant les premières concernées – du moins celles qui étaient présentes, car il y a certainement d'autres avis – on sentait bien le besoin d'un « statut », hors de l'hypocrisie actuelle.

Mais comment trouver à la fois une protection sociale et une liberté indispensable, ne serait-ce que pour garder le droit de choisir ses clients et ses pratiques ? Certaines ont évoqué un statut proche de celui des artistes, avec contrat Smart à la clé...

De même, lorsqu'on a évoqué le statut salarié, une objection particulière a été retenue : pas question d'en faire un « emploi convenable » qui menacerait d'une perte d'allocations en cas de refus... Un métier peut-être, mais cetainement pas « un métier comme les autres ».


(1) C'est ainsi que le 24 novembre à Paris, la grande manif contre les violences, qui se voulait unitaire sous le nom de #NousToutes, a été boycottée par une partie du mouvement féministe, refusant de défiler aux côté d' »esclavagistes ». Les noms d'oiseaux qui fusent en face pour qualifier les abolitionnistes ne sont guère plus aimables.

(2) Je fais donc le choix de parler dans ce qui suit de « prostituées » au féminin

Mis à jour (Samedi, 15 Août 2020 22:24)

 

Des genres et des couleurs

« Moi, je ne m'intéresse pas au sexe de mes invités, je les choisis juste sur leurs compétences ». « Moi, je ne regarde pas la couleur (l'origine, l'orientation sexuelle, le handicap... biffez les mentions inutiles), seulement la pertinence sur les sujets abordés ».

Combien de fois n'avons-nous pas entendu ces « justifications » lorsque nous protestions contre la n-ième tribune 100% masculine, le x-ième débat avec des plateaux unicolores blancs... ? Ce fut encore le cas ces dernières semaines, lorsque la RTBF débattait du racisme avec quatre personnes blanches à la table centrale, les racisé.es étant relégué.es dans le public (1). Réduit.es à la situation de « témoins », face à l'expertise blanche.

 

Masculin blanc universel

Quelques jours plus tard sur France Inter (2), une chroniqueuse relevait l'absence de lesbiennes dans le débat actuel sur l'accès à la PMA pour toutes les femmes. Justification : c'est un sujet qui concerne l'ensemble de la société ; et donc, on peut exclure les premières concernées...

On songe immédiatement à un débat qui a enflammé le milieu artistique cet été au Québec : la pièce « Slav », consacrée aux chants d'esclaves, interprétée presque exclusivement par des artistes blanc.hes. Et quelques mois plus tard, sous la direction du même metteur en scène, Robert Lepage, un spectacle basé sur l'histoire des autochtones... sans artistes autochtones. Si les protestations ont eu raison du premier spectacle, finalement annulé, le deuxième a été maintenu, après quelques flottements.

Il faut bien le constater : en ne faisant attention ni au genre, ni à la couleur, on invite « naturellement » en immense majorité des hommes blancs (valides, hétérosexuels, de classe moyenne ou supérieure...) à débattre de tous les sujets, en leur supposant une expertise universelle, alors que les membres de catégorie « particulières » ne peuvent s'intéresser qu'à leur propre cas, et encore, pas toujours, car il leur manque alors la « distance » nécessaire (dont disposent évidemment les hommes blancs...) Un (exceptionnel) plateau exclusivement composé de femmes est présenté comme « un regard féminin sur le monde », tandis qu'un plateau (banal) exclusivement masculin est « universel ». On peut encore le voir ce 28 septembre, où le concert organisé à l'occasion de la Fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles est annoncé avec fracas « 100% féminin », alors que jamais une tribune, un plateau ou une scène ne sont annoncés « 100% masculins »... bien que ce soit très fréquent.

Un autre argument, plus délicat peut-être, également relevé par Sonia Devillers, et repris par Assita Kanko dans l'émission Medialog (3) : il ne faut pas confiner les minorisé.es dans les débats qui les concernent. Bravo, conclut la journaliste de France Inter, écoutons donc ce que les lesbiennes ont à dire sur la pollution ou la taxe d'habitation... mais curieusement sur ces sujets non plus on ne les interroge guère. Le but n'est évidemment pas de cantonner les « minorisé.es » (car pour rappel, les femmes ne sont pas une minorité...) dans les débats qui les concernent. Mais il faut bien constater leur absence ou leur rareté comme expert.es sur des sujets « généralistes ». Comme les comédien.nes noir.es qui devraient pouvoir jouer tous les rôles du répertoire, et pas seulement des personnages qui ont explicitement la même couleur de peau. Mais en réalité, ils et elles sont cantonné.es dans certains rôles, et on les exclut même des lieux où c'est d'abord d'eux, d'elles que l'on parle.


Lapins et chasseurs

« Tant que les lapins n’auront pas d’historiens, l’histoire sera racontée par les chasseurs » , tel est l'image frappante utilisé en introduction d'un film d'hommage à l'historien Howard Zinn, pour dénoncer l'omniprésence de la parole des dominant.es (4). Dans le cas qui nous occupe, on voit donc que même quand les lapins ont leurs historien.nes, ce sont tout de même les chasseurs qui sont mis à l'avant-plan pour parler de leur histoire commune. Et c'est à peine si on n'attend pas que les lapins les remercient humblement d'avoir posé leur fusil.

 

 (1) A votre Avis, 12 septembre 2018

(2) France Inter, 27 septembre 2018, le7-9, chronique de Sonia Deviller

(3) Méadialog, la Deux RTBF, 26 septembre 2018

(4) Howard Zinn, une histoire 
populaire américaine, d’Olivier Azam et Daniel Mermet

Mis à jour (Jeudi, 27 Septembre 2018 09:04)

 

Cis, trans, qu'est-ce qu'une "femme" ?

Il y a quelque temps, en publiant un statut sur FB reprenant un article consacré au refus de femmes cis de laisser entrer des femmes trans dans un espace de baignade non mixte, je me suis pris une série de critiques assez virulentes, m'accusant au mieux d'ignorance, au pire de transphobie, me renvoyant au rang d'adversaire alors que je me croyais une alliée. Plus que par ceux/celles qui m'agressaient ouvertement, m'enjoignaient de la boucler sur un sujet auquel je ne comprenais rien ou exigeaient des excuses (que je n'ai pas faites), j'ai été touchée par les personnes que j'ai blessées ou déçues. Même si je sais que, sur des sujets aussi sensibles, on court toujours le risque de décevoir ou de blesser, et que ce risque, je l'ai pris en connaissance de cause.

Je précise que je ne prenais pas position quant à ce refus d'accueillir des femmes trans dans des lieux non mixtes, sujet sur lequel je n'ai pas d'avis tranché : d'un côté, je pense que la non mixité, sur des critères choisis par les organisatrices, est un droit – à condition que ce ne soient pas des lieux de pouvoir qui s'imposent aux autres, ce qu'un lieu de baignade n'est certainement pas ; d'un autre côté, je comprends la meurtrissure que peut représenter le rejet d'une identité (ici de femme) qu'on ressent avec une telle force.

Là où j'ai heurté certaines personnes, c'est en me permettant des réflexions, peut-être maladroites, sur la différence de visibilité entre les MtoF et les FtoM. Je faisais l'hypothèse que si l'on voit davantage les premières que les seconds, c'est parce que les MtoF ont été socialisées en « garçons », fût-ce à leur corps défendant (c'est le cas de le dire), avec tout ce que cela comporte en termes de prise de parole, de place dans l'espace public... alors que les FtoM ont été socialisés en « filles », avec toutes les injonctions à l' « effacement » que cela implique.

Une telle « hypothèse » a donc paru « scandaleuse ». Certain.es m'enjoignaient à m'informer, à écouter les personnes concernées (je fais de mon mieux) et aussi à lire. J'ai donc attentivement lu les messages et les liens qu'on m'envoyait, ainsi qu'un livre que plusieurs personnes m'ont recommandé : le « Manifeste d'une femme trans » de Julia Serano (1). Conseil précieux : j'y ai trouvé des pages lumineuses sur un sujet qui m'a toujours troublée, bien que je me sente tout à fait « cis », à savoir le rapport qu'on a avec ce corps qui est bien plus qu'une simple enveloppe pour nos désirs, nos pensées, nos émotions, bien plus que la « Carcasse » chantée par Anne Sylvestre. C'est souvent d'ailleurs chez des personnes trans (car oui, j'en connais...) que j'ai retrouvé avec le plus de « justesse » mes propres interrogations.

 

L'inconfort d'être "nommée"

Je voudrais insister sur ce terme de « cisgenre » : pour bien des amies féministes, c'est là une précision qu'elles refusent, elles se veulent « femmes », tout simplement. J'ai bien ressenti, moi aussi, une sorte d' « inconfort » d'avoir à « nommer » ma particularité, mais j'ai reconnu là le online casinos australia 2020 problème général des dominant.es à renoncer à la prétention de représenter l' « universel », tandis que les autres seraient spécifiques : c'est le cas des hommes par rapport aux femmes, des blancs par rapport aux noirs, des « nés ici » par rapport aux « nés ailleurs »... et aux cisgenres par rapport aux transgenres. Les premier.es se permettant de nommer et d'analyser les second.es, mais s'offusquant de la réciproque. Il a donc bien fallu apprendre et m'adapter : puisque l'existence d'un "black feminism" me paraît légitime, il est logique que je me présente, dans certaines interventions, comme une "féministe blanche", sans que ce ne soit une insulte, juste un constat.

Je comprends donc bien la colère de Julia Serano (et de certain.es réactions à mon statut) lorsqu'elle écrit : « C'est précisément cela qui m'énerve chez les cissexuelles qui n'acceptent pas qu'une femme trans dise qu'elle se sent femme. (...) Leur prétention à mieux comprendre le genre féminin que les femmes trans sous prétexte d'y être nées et d'y avoir été sociabilisées est tout aussi naïve et arrogante que si je prétendais mieux comprendre qu'elles le genre féminin sous prétexte de pouvoir, contrairement à la plupart des femmes, le comparer à mon expérience du genre masculin ».

Donc je comprends... et en même temps, j'y vois une sorte de malentendu : et si ce qu'elle appelle « arrogance » et « naïveté » correspondait en fait à une réalité, non pas d'une « nature féminine authentique » que seules posséderaient les « cissexuelles », mais plus simplement à deux expériences de vie différentes et peut-être même irréductibles ? Ce qui ne veut pas dire qu'on ne peut pas se comprendre, à condition de prendre acte de cette différence.

Je pense en effet qu'une femme trans possède une expérience qu'en tant que femme cis, je ne vivrai jamais, et que je ne peux donc qu'imaginer : celle d'avoir été socialisée en garçon et qui plus est, en garçon qui se sentait étranger à cette « identité ». Parallèlement, une femme cis aura un vécu qui restera extérieur à une femme trans : pour prendre des exemples très concrets, la conscience d'un corps « vulnérable », « menacé » par le risque de viol (ce qui ne signifie nullement que les personnes trans ne subissent pas des violences, simplement qu'elles sont d'un autre ordre), de grossesse indésirée, et toutes les restrictions de liberté qui vont avec cette prise de conscience. Beaucoup de parents, même les mieux intentionnés en termes d'égalité, projettent sur leurs filles des craintes – d'ailleurs pas infondées - qui conditionnent évidemment le vécu des filles, leur place dans l'espace public, leur confiance en elles, leurs relations avec les autres.

Julia Serano pointe avec raison le changement de regard des autres sur elle à partir du moment où elle apparaît comme « femme » : l'attention soudain portée à son corps par des gens à qui elle n'a rien demandé, les allusions sexuelles, les commentaires sur ses « hormones » quand il lui arrive de s'énerver, le côté humiliant, exaspérant dans la façon dont certains hommes se mettent à l'ignorer sur le plan intellectuel... Ces expériences, elle les partage désormais avec les femmes cis, mais ce n'est pas la même chose que de les avoir intégrées comme une chose presque « normale » dès l'enfance. Je pense effectivement que le fait d'avoir vécu une socialisation de garçon, fût-ce de garçon très mal dans sa peau, lui donne une autre expérience de ce qu'on appelle la « féminité ». Contrairement à Julia Serano, il ne me semble donc ni « naïf » ni « arrogant » de considérer qu'une personne transgenre a une vision encore plus aiguë de « comprendre ce qu'est le genre féminin »... (2)

Bien entendu, ces différences d'expériences ne doivent pas empêcher de se baigner ensemble, ni de militer ensemble. Mais si je pense en effet que les féministes (moi y compris) doivent faire l'effort d'entendre la souffrance et la colère des femmes trans à qui l'on refuse l'accès à un espace « femmes », il me paraît aussi important de se rendre compte de ce que vivent des femmes cis qui ont choisi un tel espace non mixte et voient débarquer des personnes qui exigent que leur auto-définition soit admise telle quelle. Si on a pris la peine de se rencontrer, se connaître, prendre en compte les craintes des unes et des autres, la "coexsitence" et mieux, la convivialité, doivent être possibles. Mais quand on voit débarquer des inconnu.es, y compris des « femmes avec un pénis » (je prends l'expression de Julia Serano), il n'est pas du tout paranoïaque ni transphobe d'imaginer que des hommes, on ne peut plus cis, profitent de la situation pour se glisser dans des lieux où leur présence n'est pas souhaitée. Dans mon texte controversé sur FB, je prenais l'exemple d'un prof d'université, qui a toujours profité des privilèges liés à son statut d'homme et qui soudain, pour nier le caractère 100% masculin d'une tribune lors d'un débat, m'a lancé « qui vous dit que je suis un homme ? » Et le questionnement sur l'absence si fréquente de femmes était aussitôt clos : il suffisait que chacun de ces hommes déclare qu'il n'en est pas un... (3)

Qu'on me comprenne bien, je ne demande pas qu'on « vérifie » si une personne est bien une femme, je mesure tout ce que cela aurait d'humiliant, de violent ; j'aimerais juste qu'on se parle et qu'on essaie de se comprendre.

 

« Subconscient féminin »

Mais au fait, justement, c'est quoi, « être une femme » ? Pour les cis, cela semble aller de soi (je dis bien « semble », car c'est parfois plus compliqué), pour les trans, c'est un cheminement, dont je ne peux que tenter de deviner la difficulté.

Cependant, quelque chose me chipote. Pour en revenir au livre de Julia Serano, sa façon d'opposer « sexe physique » au « sexe subconscient » me plonge dans la perplexité. Alors qu'à plusieurs reprises, elle proteste contre la « croyance » qu'il existerait deux catégories, « femme » et « homme », elle valide tout aussi souvent l'existence d'un « sexe subconscient » auquel il était tellement essentiel, pour elle, de faire correspondre son corps. Et ça, ce « sexe subconscient », je ne sais toujours pas ce que c'est.

Pour ne pas avoir l'air de m'en prendre à des personnes auxquelles on peut me reprocher de ne rien comprendre, je m'en tiendrai à ce que je connais bien, par contre, du point de vue du vécu. Une frange d'homosexuel.les, parmi les plus « politiques », disent aussi « brouiller » les genres ou en tout cas, la centralité qu'on accorde au sexe pour diviser l'humanité en deux : dans une société qui serait moins obsédée par la binarité. le sexe ne serait pas plus « pertinent » que la couleur des yeux ou la forme du nez.

Pourtant il me semble que plus encore que les hétéros, les homos exclusif.ves prouvent le contraire, en étant uniquement attiré.es par de personnes d'un sexe particulier (la même exclusivité n'existant pas pour la couleur des yeux...). C'est aussi le cas des hétéros , mais on pourrait penser que tout simplement, ils et elles se « conforment », en aimant là où leur dit d'aimer (cela dit sans aucun mépris, c'est juste que c'est plus simple). Tandis que pour les homos, cette attirance exclusive est tellement forte qu'ils et elles sont prêt.es à subir toutes les discriminations, à risquer leur liberté et parfois leur vie, à supporter le rejet et la rupture avec leurs proches, pour vivre quelque chose de tellement essentiel : l'attirance pour... des personnes de même sexe. Difficile de marquer avec plus de poids que le « sexe » de la personne a bien plus d'importance que la couleur de ses yeux...

De même, subir autant d'opprobre, de moqueries, de traitements, pour devenir « femme » ou « homme », me semble renforcer la binarité (je ne parle pas là des personnes trans qui revendiquent de sortir de cette binarité en ne se définissant ni comme « homme » ni comme « femme »). Il y a certes mille façons d'être « homme » ou « femme », comme le souligne Julia Serano, mais pour les personnes qui décident de transitionner, aucune de ces façons ne correspond à ce que semble exprimer leur corps dans leur genre assigné. Il y aurait donc bien, à leurs yeux, quelque chose de fondamentalement et irréductiblement différent, ce quelque chose qui correspondrait à ce « sexe subconscient » dont je ne comprends pas la nature.

La question reste donc pour moi ouverte : qu'est-ce qu'une « femme » ? Et je me sens aussi loin d'un mystérieux « subconscient » que de certaines amies féministes pour qui la « féminité » se définit par la capacité de porter des enfants, ce qui exclurait les femmes sans utérus, stériles ou même ménopausées... Bref, je reste en questionnement, avec une seule certitude : la nécessité de se parler et de s'écouter.

 

 

PS : sur cette question de plus grande visibilité des MtoF, Julia Serano a son hypothèse : cela viendrait d'une sorte de curiosité malsaine, ou au mieux de perplexité, de voir des personnes « choisir » une identité dominée. Vouloir devenir un homme, ce serait choisir une position plus privilégiée, ce que tout le monde pourrait comprendre ; mais vouloir renoncer à ses privilèges pour « devenir une dominée »... ? Voilà qui a de quoi intriguer.

Idée intéressante, mais je continue à penser que la « socialisation » de départ n'est pas sans influence. Car alors que les hommes sont plus « visibles » que les femmes (et particulièrement dans les lieux de prise de parole, de pouvoir), les gays plus que les lesbiennes, il me semble que c'est l'inverse chez les personnes trans.

Je lis ce matin cet article sur la première femme transgenre qui pourrait être élue gouverneure aux Etats-Unis (et pan sur la gueule de Trump). Elle qui a fait sa transition à 59 ans peut aujourd'hui se revendiquer comme « femme », il n'empêche qu'elle a, aussi pénible que ce fut par ailleurs dans sa vie personnelle, vécu « socialement » en tant qu'homme, avec tous les privilèges masculins. Comme elle le dit elle-même d'ailleurs : « Professionnellement, vivre en adéquation avec le genre féminin auquel elle a toujours appartenu paraissait impossible :  " Je ne crois pas que j’aurais pu devenir PDG d’une entreprise de services aux collectivités si je n’avais pas fait semblant d’être un homme" » .  Eh bien voilà : une femme cis n'aurait pas pu « faire semblant d'être un homme ». Ce qui change l'expérience d'une vie.

 

 

(1) Julia Serano : Manifeste d'une femme trans et autres textes, éditions Tahin Party

(2) Aucune personne cis n'aurait par exemple pu vivre ce genre d'expériences, qui en disent long sur la place des hommes et des femmes dans le monde du travail

(3) C'est arrivé également dans une émission d'Arrêt sur Images, où le journaliste Daniel Schneidermann, s'étonnant que les associations LGBT qu'il a invitées sur le plateau aient toutes envoyé un représentant masculin, s'est vu clouer le bec avec un "Qui vous dit que je suis un homme ?" qui permettait de mettre fin à toute discussion sur la sous-représentation des femmes parmi les responsables de ces associations.

Mis à jour (Samedi, 15 Août 2020 22:17)

 

Le lion et la gazelle

C'était ainsi depuis le début des temps : les lions poursuivaient les gazelles, les gazelles fuyaient, certaines arrivaient à s'échapper mais la plupart se faisaient prendre, immobiliser, déchiqueter et dévorer par leurs prédateurs. Certains lions prétendaient même que leur servir de repas était, pour les gazelles, un honneur, ou encore« le plus vieux métier du monde ». C'était ainsi depuis le début des temps, et il n'y avait donc pas de raisons que ça change. Du moins de l'avis des lions.

Car il se fit qu'un jour des gazelles imaginèrent l'impossible : si au lieu de fuir chacune de leur côté elles faisaient face, si elles se mettairnt à gronder et utiliser leurs pattes et leurs dents comme elles l'avaient appris dans des cours d'autodéfense, peut-être qu'alors les lions y réfléchiraient à deux fois avant de leur tomber dessus. Et de fait, aussi incroyable que cela paraisse, les lions s'arrêtaient, décontenancés par une résistance inattendue, et après s'être pris quelques coups de griffes et de dents, s'en allaient tout penauds chercher leur nourriture ailleurs...

Certes tous ne devinrent pas végétariens et il y eut encore des pertes parmi les gazelles ; mais aucun animal n'aurait plus osé prétendre que c'était « la nature » et que l'égalité entre lions et gazelles n'était qu'une chimère de « gazellliste », comme on surnommait, d'abord par dérision puis avec respect, les militantes les plus décidées.

Une gazelle malmenée par un lion pouvait désormais porter plainte et le coupable était traîné devant un tribunal, parfois même condamné à être banni de la savane et enfermé dans un zoo, où même les enfants se moquaient de lui, de ses grandes dents inutiles et de sa crinière mal peignée. Les autres lions faisaient profil bas.

Et voilà qu'un jour, une nouvelle se répandit comme une portée de lapins : un lionceau avait été mordu par une gazelle ! Oui, sûre de son impunité, la vilaine avait planté ses crocs dans le tendre postérieur du petit fauve, dont la mère était occupée ailleurs. Pire que cela, l'agresseuse avait elle-même auparavant porté plainte contre un lion qui lui avait infligé des sévices dont elle gardait encore la trace.

Dès lors, sous prétexte de défendre le lionceau blessé, certains lions se déchaînèrent : « L'arroseur arrosé ! », proclamèrent-ils, « Telle est prise qui croyait prendre ! » ou encore, en plus élaboré, « Vous voyez bien, ce n'est pas une question de domination, juste des individus qu

C'était ainsi depuis le début des temps : les lions poursuivaient les gazelles, les gazelles fuyaient, certaines arrivaient à s'échapper mais la plupart se faisaient prendre, immobiliser, déchiqueter et dévorer par leurs prédateurs. Certans lions prétendaient même que leur servir de repas était, pur les hgazaelles, « le plus vieux métier du monde ». C'était ainsi depuis le début des temps, et il n'y avait donc pas de raisons que ça change. Du moins de l'avis des lions.

Car il se fit un jour que des gazelles imaginèrent l'impossible : si au lieu de fuir chacune de leur côté elles faisaient face, si elles se mettairnt à gronder et utiliser leurs pattes et leurs dents comme elles l'avaient appris dans des cours d'autodéfense, peut-être qu'alors les lions y réfléchiraient à deux fois avant de leur tomber dessus. Et de fait, aussi incroyable que cela paraisse,les lions s'arrêtaient, décontenancés par une résistance inattendue, et après s'être pris quelques coups de griffes et de dents , s'en allaient tout penauds chercher leur nourriture ailleurs...

Certes tous ne devinrent pas végétariens et il y eut encore des pertes parmi les gazelles ; mais aucun animal n'aurait plus osé prétendre que c'était « la nature » et que l'égalité entre lions et gazelles n'était qu'une chimère de « gazellliste », comme on surnommait, d'abord par dérision ouis avec respect, les militantes les plus acharnées.

Une gazelle malmenée par un lion pouvait désormais porter plainte et le coupable était traîné devant un tribunal, parfois même condamné à être banni de la savane et enfermé dans un zoo, où même les enfants se moquaient de lui, de ses grandes dents inutiles et de sa crinière mal peignée. Les autres lions faisaient profil bas.

Et volà qu'un jour, une nouvelle se répandit comme une traînée de lapins : un lionceau avait été mordu par uen gazelle ! Oui sûre de son impunité, la vilaine avait planté ses crocs dans le tendre postérieur du petit fauve, dont la mère était occupée ailleurs. Pire que cela, l'agresseuse avait elle-même auparavant porté plainte contre un lion qui lui avait infligé des sévives dont elle gardait encore la trace.

Dès lors, sous prétexte de défendre le lionceau blessé, certains lions se déchaînèrent : « l'arroseur arrosé ! », proclamèrent-ils, « telle est prise qui croyait prendre ! » ou encore, en plus élaboré, « vos voyez bien, ce n'est pas une squestion de domination, juste une histoire de bons et de méchants, une affaire strictement privée dont les gazellistes ont voulu faire une question politique ! »

Et les lions, tout contents de cette opportunité, se dirent que le temps de la revanche était venu et qu'ils pourraient revenir aux moeurs anciennes, sans que nul ne puisse encore leur reprocher une cruauté si largement partagée...

 

L'affaire Asia Argento

Voilà l'histoire qui m'est venue spontanément lorsque j'ai vu les réactions à l'information selon laquelle Asia Argento, l'une des premières accusatrices d'Harvey Weinstein, était à son tour mise en cause par un jeune acteur qu'elle aurait agressé sexuellement puis payé pour éviter des poursuites judiciaires. Ce qu'elle dément formellement – mais la plupart des agresseurs commencent aussi par démentir.

Pour les détracteurs du mouvement #MeToo, c'est évidemment une bénédiction. Ainsi le journaliste Franz-Olivier Giesbert écrit-il avec jubilation : « L’arroseuse arrosée. On ne se méfie jamais assez des marchands de vertu, des donneurs et des donneuses de leçons. Ce sont les pires ennemis de leur cause ».

A quoi une autre journaliste, Nadia Daam, répond : « On fait semblant de découvrir que l’on peut être victime ET bourreau, et qu’il est possible de lutter publiquement contre quelque chose dont on est soi-même coupable ». C'est toute sa tribune qui mérite d'être partagée comme réplique aux petits sourires en coin des ricaneurs.

Cette tribune est d'autant plus intéressante qu'elle interpelle aussi les féministes, en leur rappelant que « rien n'affaiblira #MeToo si on reste honnête intellectuellement » ou pour le dire autrement, si on garde une certaine cohérence. Si l'on a pris comme principe de croire les victimes en attendant que la justice tranche, parce que dénoncer ce type d'agression demande du courage, alors il faut éviter de mettre en doute la parole de Jimmy Bennet, l'accusateur d'Asia Argento. Si on estime au contraire que la présomption d'innocence doit rester primordiale, tant qu'il n'y a pas condamnation, alors il faut la respecter aussi lorsque l'accusé est un homme. En aucun cas, le sexe ou la réputation des protagonistes ne justifient que l'on change de position (1).

Ainsi, il m'a paru assez choquant de découvrir la tribune de soutien à la philosophe féministe Avital Ronnel, accusée d'agression sexuelle par un étudiant, « tribune rédigée par des chercheurs et chercheuses, dont Judith Butler, qui invoque «une campagne malveillante», mettant en avant la «stature» et «la réputation» de la philosophe comme si la célébrité ou un CV bien garni avaient déjà empêché quelqu’un d’être un violeur? C’est exactement la stratégie adoptée par Weinstein, DSK et leurs défenseurs: crier à la cabale, faire de l’accusé un parangon de vertu, se préoccuper des conséquences sur sa carrière, en avoir rien à foutre de la parole des victimes », come l'écrit Nadia Daam.

Il serait bon de rappeler que l'agression sexuelle, du harcèlement jusqu'au viol, n'est pas une question de « sexualité » mais de rapport de pouvoir, de domination Un rapport de pouvoir qui peut jouer pour un.e prof par rapport à un.e étudiant.e, un.e supérieur.e hiérarchique vis-à-vis d'un.e employé.e, une personne bien installée dans une profession vis-à-vis d'un.e débutant.e. Mais un rapport qui reste très largement, encore aujourd'hui, et malgré les exceptions, de l'ordre de la domination masculine.

Les lions peuvent donc ricaner, les gazelles continueront à défendre leurs droits et leur intégrité.

i règlent des comptes entre eu, une affaire strictement privée dont les gazellistes ont voulu faire une question politique ! »

Et les lions, tout contents de cette opportunité, se dirent que le temps de la revanche était venu et qu'ils pourraient revenir aux moeurs anciennes sans que nul ne puisse encore leur reprocher uen cruauté, si largement partagée...

 

 

Voilà l'histoire qui m'est venue spontanément lorsque j'ai vu les réactions à l'information selon laquelle Asia Argento, l'une des premières accusatrices d'Harvey Weinstein, était à son tour mise en cause par un jeune acteur qu'elle aurait agressé sexuellement puis payé pour éviter des poursuites judiciaires. Ce qu'elle dément formellement – mais la plupart des agresseurs commencent aussi par démentir.

Pour les détracteurs du mouvement #MeToo, c'est évidemment uen bénédiction. Ainsi le journaliste Franz-Olivier Giesbert écrit-il avec jubilation : « L’arroseuse arrosée. On ne se méfie jamais assez des marchands de vertu, des donneurs et des donneuses de leçons. Ce sont les les pires ennemis de leur cause ».

A quoi une autre journaliste, Nadia Daam, répond : « on fait semblant de découvrir que l’on peut être victime ET bourreau, et qu’il est possible de lutter publiquement contre quelque chose dont on est soi-même coupable ». C'est toute sa tribune qui mérite d'être partagée comme réplique aux petits sourires en coin des ricaneurs.

http://www.slate.fr/story/166169/metoo-agression-sexuelle-feminisme-asia-argento

 

Cette tribune est d'autant plus intéressante qu'elle interpelle aussi les féministes, en leur rappelant que « Rien n'affaiblira #MeToo si on reste honnête intellectuellement » ou pour le dire autrement, si on garde une certaine cohérence. Si l'on a pris comme principe de croire les vicitmes en attendant que la justice tranche, parce que dénoncer ce type d'agression demande du courage, alors il faut éviter de mettre en doute la parole de Jimmy Bennet, l'accusateur d'Asia Argento (1). Si on estime au contraire que la présomption d'innocence doit rester primordiale, tant qu'il n'y a pas condamnation, alors il faut la respecter aussi lorsque l'accusé est un homme. En aucun cas, le sexe ou la réputation des protagonistes ne justifient que l'on change de position.

Ainsi, il m'a paru assez choquant de découvrir la tribune de soutien à la philosophe féministe Avital Ronnel, accusée d'agression sexuelle par un étudiant, « tribune rédigée par des chercheurs et chercheuses, dont Judith Butler, qui invoque «une campagne malveillante», mettant en avant la «stature» et «la réputation» de la philosophe comme si la célébrité ou un CV bien garni avaient déjà empêché quelqu’un d’être un violeur? C’est exactement la stratégie adoptée par Weinstein, DSK et leurs défenseurs: crier à la cabale, faire de l’accusé un parangon de vertu, se préoccuper des conséquences sur sa carrière, en avoir rien à foutre de la parole des victimes », comme l'écrit Nadia Daam.

Il serait bon de rappeler que l'agression sexuelle, du harcèlement jusqu'au viol, n'est pas une question de « sexualité » mais de rapport de pouvoir, de domination. Un rapport de pouvoir qui peut jouer pour un.e prof par rapport à un.e étudiant.e, un.e supérieur.e hiérarchique vis-à-vis d'un.e employé.e, une personne bien installée dans une profession vis-à-vis d'un.e débutant.e. Mais un rapport qui reste très largement, encore aujourd'hui, et malgré les exceptions, de l'ordre de la domination masculine.

Les lions peuvent donc ricaner, les gazelles continueront à défendre leurs droits et leur intégrité.


(1) Un bel exemple de cohérence et de courage est donnée par l'association de femmes musulmanes Lallab par rapport aux accusation contre Tariq Ramadan : "Notre soutien aux victimes est total".

Mis à jour (Dimanche, 26 Août 2018 09:56)

 

La Pride, et après ?

Succès de foule indiscutable : ils, elles et « iels » étaient en nombre dans les rues de Bruxelles pour la Pride 2018 (1). Bien plus en nombre que les récents rassemblements de soutien aux migrant.es, plus même que les manifestant.es que les syndicats ont pu mobiliser pour la défense des pensions. Le mélange de Techno Parade, de Love Parade, de campagne électorale et de publicités commerciales, dans une ambiance de fête, voilà qui ratisse large.

Ce 19 mai, les rues de Bruxelles étaient donc aux couleurs de l'arc-en-ciel. Mais pour certain.es, quoique fort minoritaires, il s'agissait de couleurs particulières : vert de rage, rouge de colère, jaune comme ce rire qui vient en voyant passer certain.es individus et rganisations... (2)

 

Le char de la discorde


Mis à jour (Lundi, 21 Mai 2018 10:18)

 
Plus d'articles...