Barjac
Et la nuit se dissout dans une brume pâle
Le soleil fait de l'oeil entre les volets mi-clos
Les oiseaux se moquant du sommeil des cigales
Tandis que passent au loin les chèvres et leurs grelots
Le chat faisant son tour matinal en cuisine
Contemplant de nos tasses s'élever la fumée
Sur la table dehors un cageot d'aubergines
Posé comme une offrande à nos livres fermés
Des matins silencieux aux heures apéritives
Des bouteilles qui tintent des verres entrechoqués
Une envie de fraîcheur, de vent, de source vive
D'un long fleuve intranquille bousculant ses quais
Au détour d'une route de villages et falaises
Une modeste rivière coulant sur les cailloux
Il faut croire que la Cèze rimait avec ascèse
Pas plus qu'un filet d'eau sous le soleil voyou
Puis sur ce bras le soir vient allonger ses manches
Mettant l'ombre aux collines et le feu aux nuées
A l'heure où les cigales prennent enfin leur revanche
Se moquant de la sieste des oiseaux muets
Avant que la musique ne s'élève et n'enchante
Par dessus le clocher la lune qui sourit
Les spots balaient la scène en étoiles filantes
Au royaume des accords et des chauve-souris
Et la nuit s'assoupit avant que de s'étendre
en tirant le rideau sur un Petit Givré
qui rend les larmes douces et les sourires tendres
et laisse dans la gorge un goût de bonheur frais
A M., Barjac-Bruxelles, juillet-août 2015
Mis à jour (Mercredi, 19 Août 2015 05:47)